Transfusion sans consentement du patient : l'Espagne condamnée par la CEDH pour atteinte au droit à l'autonomie d'un témoin de Jéhovah
Par un arrêt de grande chambre, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné l'Espagne pour avoir violé les droits fondamentaux d'une patiente, témoin de Jéhovah.
La requérante, opposée pour des raisons religieuses à toute transfusion sanguine, avait formellement exprimé son refus par écrit. Malgré ces directives claires, elle s'est vue administrer des transfusions lors d'une intervention chirurgicale d'urgence, en l'absence de son consentement éclairé. Cette décision avait été prise par une juge des référés, sur la base d'informations incomplètes et erronées concernant les volontés de la patiente.
En condamnant l'Espagne, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) rappelle plusieurs principes fondamentaux :
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Le droit à l'autonomie du patient : Chaque individu a le droit de décider de ce qui est fait de son corps, y compris de refuser un traitement médical, même si cela met sa vie en danger ;
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L'importance des directives anticipées : Lorsqu’elles sont claires et précises, elles doivent être respectées par les professionnels de santé ;
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La nécessité d'un processus décisionnel rigoureux : En cas d'urgence médicale, les décisions concernant le traitement d'un patient doivent être prises en tenant compte de toutes les informations disponibles et en respectant les droits fondamentaux de la personne concernée.
Pour la Cour, il y a eu violation de l'
L'affaire jugée soulève des questions essentielles, notamment celle d'arriver à concilier le respect de l'autonomie individuelle avec le devoir de protéger la vie humaine. Elle incite les États à renforcer les dispositifs légaux et institutionnels permettant de garantir le respect des volontés des patients, notamment en matière de directives anticipées.