L'OCDE prône une amélioration de la conception des régimes de retraite par capitalisation
Au cours des deux dernières décennies, les pensions par capitalisation sont devenues un pilier essentiel des systèmes de retraite, le montant des actifs gérés ayant plus que triplé pour dépasser 56 000 Md$ en 2023. Parce qu'elles permettent de diversifier les sources de financement des retraites et complètent les systèmes par répartition, il est important qu'elles soient bien conçues, réglementées et supervisées pour obtenir des résultats solides en matière de retraite. Face au vieillissement démographique et autres défis économiques, l'OCDE, dans son rapport Perspectives de l'OCDE sur les pensions 2024 publié le 2 décembre, souligne l'importance de faire en sorte que les individus perçoivent un revenu suffisant à la retraite et la nécessité d'adopter des approches innovantes, telles que des solutions de mutualisation des risques et la mobilisation du patrimoine immobilier.
Le rapport cherche ainsi à déterminer la façon d'étendre la couverture des pensions par capitalisation, en analysant comment les employeurs, et surtout les petits employeurs, et les travailleurs indépendants peuvent être mieux intégrés dans ces systèmes. Selon lui, les régimes de retraite regroupant plusieurs employeurs peuvent favoriser l'inclusion en encourageant et en facilitant la mise en place de régimes de retraite adossés à des actifs par les employeurs, en particulier parmi les petits employeurs. La combinaison des régimes multi-employeurs mis en place par les représentants des employeurs et des salariés dans le cadre de conventions collectives avec ceux mis en place par les institutions financières permettra d'y accéder à tous les types d'employeurs et de salariés.
Le rapport étudie aussi la façon de recourir aux incitations financières pour encourager les individus à adhérer et à cotiser. À cet égard, il constate que si les incitations financières se sont améliorées, les règles fiscales restent complexes et ont tendance à favoriser les personnes ayant des revenus intermédiaires et élevés. Quant aux paramètres qui régissent ces incitations, nombreux sont les pays qui n'actualisent pas régulièrement les seuils de revenu et les plafonds de cotisation pour les allégements d'impôt, ce qui peut réduire l'attractivité des incitations financières dans la durée.
Il analyse également de quelle manière les stratégies d'investissement peuvent concilier durabilité et risque, générer de la valeur à long terme pour les épargnants et faire en sorte que les pensions résistent à la volatilité du marché. Il met en lumière l'importance de la protection contre le risque de longévité et des approches novatrices pour procurer un revenu à la retraite, comme les mécanismes de mutualisation des risques et l'utilisation du patrimoine immobilier. Sur ce dernier point, s'il admet que les produits de monétisation du patrimoine immobilier permettent aux retraités qui sont propriétaires de leur logement d'accroître leurs ressources financières à la retraite, il invite les responsables publics à faire en sorte que le cadre réglementaire régissant ces produits garantisse leur pertinence et limite les risques pour les propriétaires de logements, tout en tenant compte de la nécessité que les prestataires gèrent leur propre exposition au risque.
Enfin, le rapport insiste sur le rôle de l'éducation financière et de la sensibilisation aux questions financières, les individus ayant besoin d'informations claires pour planifier efficacement leur retraite. Et de citer par exemple, les outils numériques tels que les tableaux de bord qui jouent un rôle important pour donner aux épargnants les moyens d'agir et mieux les sensibiliser.